03 octobre 2025, 19h
en collaboration avec le Festival Electron
15 octobre 2025, 19h
en collaboration avec les Rendez-vous de l’urbanisme
Dans le passage d’un bâtiment voisin du carrefour de l’Étoile, dont l’entrée était signalée par un simple néon, un espace d’accueil pour les imaginaires prenait forme. À l’intérieur, une guitare électrique, un projecteur et divers objets reposaient sur le sol. Trois vidéos se succédaient, chacune fixant un fragment du territoire de l’Étoile : le parking P+R, le jardin de la Maison Baron, puis les Ports-Francs.
Ces sites, amenés à perdurer mais pris dans des environnements en transformation, convoquaient autant les imaginaires attachés à leur existence jusqu'ici, que leurs devenirs possibles. Sur ces plans fixes, les gestes de la performance s’inscrivaient — déplacements d’objets, jeux d’ombres et de reflets — rejouant des scènes plus ou moins familières ou des situations imaginées, comme autant de micro-fictions liées au lieu.
Pendant que la guitare tissait une trame sonore, le mur devenait à la fois écran et surface d’action. Le backstage de l’image se faisait front stage : les artistes, à l’avant-plan, montaient littéralement les scènes devant nous, manipulant les objets et leurs ombres pour composer, déconstruire puis recomposer l’image en direct. Les projections s’effaçaient par moments, laissant place aux silhouettes seules : entre apparition et effacement, la scène restait en tension, toujours en train de se faire.
Ce passage, habituellement traversé par quelques un·e·s sans regard, s’ouvrait ici comme un interstice : un espace où se rejouait la matière même du quartier, ses gestes, ses rythmes et ses lumières.
La performance sera rejouée le 15 octobre, prolongeant cette exploration sensible du carrefour et de ses imaginaires.
Sabrina Fernández Casas et Giona Bierens de Haan évoluent de manière décloisonnée, dans des pratiques transversales. Cette première collaboration est une occasion pour expérimenter un format nouveau mêlant des intérêts réciproques, à savoir la vidéo, la performance, la poésie et l’installation in situ. Sabrina aborde, au travers de ses projets, la circulation de récits migratoires et post-industriels liés à des corps et des territoires en constante transformation. Giona s’intéresse à la dynamique des images. Prenant le paysage bâti comme sujet d’interrogation, il utilise des outils variés pour s’immicer dans le réel en le transformant. «Comme les troncs d’arbres qui chaque année augmentent d’une tour» est une expérimentation qui mêle ces deux pratiques dans un jeu de déconstruction et de mise à nu.